Orient Éternel


AML nous raconte son défunt mari. 
Gérard L. (1950 – 2004), dont la quête spirituelle l’a accompagnée au long de sa trop courte vie. Sa recherche au départ balbutiante s’est révélée de plus en plus assurée et prégnante au fil du temps : issu de milieu ouvrier, sans aucune connaissance de l’Art mais formé au dessin technique après avoir réussi de brillantes études en mathématiques et mécanique, il transmet sa formation à travers l’enseignement et se tourne peu à peu vers la peinture, reproduisant maisons et paysages d’après photos, selon les lois de la perspective.
Mal satisfait par les limites du figuratif, il glisse naturellement vers la peinture symbolique d’abord des couleurs puis des formes, s’intéressant surtout aux questions existentielles en proposant son interprétation des origines de la création vue comme le fruit d’une spirale évolutive (1) qui s’élève sans cesse et laisse apparaître diverses excroissances évoquant une séquence d’ADN prometteuse ; et de la vie (2) qui pour lui était construite de sang humain et de poussière d’étoiles, dans l’harmonie du Nombre d’or.
Cette démarche créatrice ne pouvant jamais rester abstraite, elle se matérialise dans la Vigne (3) symbole qui unit le travail et la joie des hommes tout en ouvrant la voie à la connaissance spirituelle et à l’inspiration venue d’en haut à laquelle il était très sensible ; en même temps qu’elle peut unir toutes les saisons, les formes et les couleurs naturelles imaginables pour nous apporter la paix et la sérénité sur terre quand nous devrons - tous - nous diriger vers le désert (4) de ce monde inconnu où la lumière doit accomplir notre humanité en nous délivrant du poids du corps et des os pour dévoiler notre rayonnement ( ou notre noirceur, sans y croire : pour lui nous arrivons toujours dans la lumière… non sans souffrances et épreuves ! )
L’œuvre de Gérard fut le fruit d’une quête spirituelle à la fois naïve et construite mais pure, proche de nos interrogations communes qu’il a osé et su peindre, merci à lui. 


Francesca Pillon nous présente Léonora Carrington, une grande artiste, qui rayonne depuis l’Or:. Eter:. :
« Snow of purity, […] Pillar of virtue / Sun of beauty » ce sont les mots prononcés par Saint Alexander l’un des protagonistes du court récit As They Rode Along the Edge de Leonora Carrington (née le 6 avril 1917 à Clayton-le-Woods, dans le comté du Lancashire, et morte à Ciudad de México le 25 mai 2011), peintre, sculptrice, écrivaine de contes et des pièces de théâtre surréalistes. Leonora Carrington, nous invite à découvrir ou redécouvrir, à travers son surréalisme visionnaire, la pureté et la beauté originaires qui sont contenues dans les symboles. Dans ses tableaux et ses sculptures les objets du quotidien, comme les animaux prennent une dimension sacrée et spirituelle, ils deviennent les sacerdoces du Grand Œuvre, les porteurs de lumière. La toile La barca del cocodrilo ou Cómo hace el pequeño cocodrilo (How Doth the Little Crocodile), 1998, immortalisée ensuite par une sculpture en bronze, qui représente un crocodile sur une barque en forme de crocodile en train de transporter d’autres crocodiles dans un voyage interstellaire, ils ne semblent pas perdus dans l’espace sidéral, ils ont l’air de connaître bien le chemin. Le crocodile devient, comme les symboles, le messager des mystères de l’invisible, dans ce tableau il est dressé sur son bateau à l’image des divinités primordiales des peuples anciens, le dieu égyptien crocodilocéphale, Sobek, et le dieu maya : caïman Zipacna, le premier guide sur la barque solaire vers le Soleil, le symbole de la connaissance, le deuxième préside la Création du monde. Cette œuvre est emblématique de la vie de Leonora Carrington, qui vécue entre l’Angleterre, l’Italie, la France, l’Espagne et le Mexique, une vie consacrée à l’art, qui est la création d’œuvres artistiques exécutées avec des moyens techniques humains, mais qui conduisent par des sentiers éternels au-delà de l’espace et du temps.